3 secrets pour accepter le « non »

Notre partenaire est borné(e)! Il/elle refuse de satisfaire nos demandes qui sont les plus légitimes. D’ailleurs, si c’est la crise dans le couple, c’est parce qu’il/elle ne nous écoute jamais. Il/elle agit comme un(e) sale égoïste. Wow, minute! Et si c’était nous qui en demandons trop?

Apprendre à accepter le refus pour éviter la crise dans le couple

Quand une crise dans le couple éclate, c’est souvent parce que l’un ou l’autre des conjoints refuse d’obtempérer. Et, celui qui défend ses besoins a bien raison! Mais, entre nous, notre partenaire n’a pas tort de revendiquer sa liberté de choisir. Mais, reconnaissons-le, c’est souvent dur de se faire dire non.

  • Après de multiples tentatives de communication, voir de manipulation, recevoir un non n’est pas facile. Nous sommes fatigués d’être dans l’attente. Quand est-ce que l’autre va se bouger pour nous aider?
  • Nous réalisons finalement que nous ne sommes pas de toute puissance. Notre conjoint(e) ose s’opposer à nous. Notre égo en prend un coup à chaque foi .

Le plus irritant, c’est que nous méritons bien des « oui » illimités. Pourquoi? Parce que nous, nous donnons au quotidien sans compter!

Seulement voilà, comme le disent Jacques Salomé et ses confrères, il ne faut pas oublier que nous sommes deux dans la relation. Bien qu’on soit en situation de crise dans le couple, notre objectif est de rétablir l’harmonie dans la relation. Ne luttons pas contre notre partenaire qui défend ses besoins quand il/elle dit non.

J’espère vous apporter des solutions pour apprendre à accepter les prochains refus de votre conjoint(e). Donc, à la prochaine crise, revenez ici me dire si les solutions sont bonnes ou complètement inappropriées!

1) Reconnaître le droit d’exister de notre partenaire

Oui… ça parait évident de reconnaître le droit d’exister de notre partenaire. Mais si c’est le cas, recevoir un « non » ne propulse pas une crise dans le couple. Voici 3 erreurs qui prouvent que nous laissons très peu de place à l’autre. L’objectif: être conscient de nos erreurs pour être en mesure de les corriger.

  • Notre égo s’exprime à grande joie. Incapables de digérer un « non », nous ne voyons pas plus loin que notre petite personne. Nous réagissons sur la défensive. Nous nous plaignons du comportement de l’autre. Nous disons haut et fort ce que nous subissons. En fait, nous exigeons que notre partenaire agisse parce qu’il/elle est responsable de ce que nous vivons.
  • Nous sommes même dans l’illusion d’écouter. Même si nous demandons pourquoi il/elle refuse, nous n’écoutons même pas la réponse. Notre « pourquoi tu dis non? » signifie davantage un « mais pourquoi tu me fais ça. Pourquoi tu es comme ça. Si j’avais su, jamais je ne me serais pointé(e) à notre premier rendez-vous. »
  • Et puis, si notre conjoint(e) a la chance de pouvoir glisser une réponse, il est légitime pour nous de discréditer ses motivations. N’est-ce pas la personne avec qui il/elle vit qui est censée compter le plus dans sa vie? Qu’elle est la maudite chose (ou la maudite personne) qui passe avant nous?

Par exemple, notre conjoint dit ne pas pouvoir aller chercher les enfants à la sortie de l’école. En l’espace d’une seconde, nous ruminons avant même de parler.  C’est toujours nous qui avons la responsabilité des enfants. Monsieur oublie que ces enfants, il les a un jour voulus. Bref, un « non » agace. »Tu as autre chose à faire? Quoi?! Tu as promis à ton cousin de l’aider à monter son meuble?  Mais pourquoi ne t’occupes-tu pas d’abord de ce qui se passe chez toi?! ».

Finalement, nous défendons nos besoins sans tendre l’oreille vers ceux de notre partenaire. Oui parce qu’au fond, c’est lui, la maudite personne qui passe avant nous. Ce n’est pas pour son cousin qu’il dit non. Il dit non préserver son besoin d’être une personne fiable (en imaginant que monter le meuble est prévu depuis une semaine déjà).

Comme je le dis souvent, soyons de bonne foi. Notre partenaire ne dit pas « non » exprès pour nous exténuer. Il/elle dit non parce qu’il a le souci d’affirmer ses besoins. Notre conjoint(e) est ce qu’il/elle est à travers ses émotions. Vouloir à tout prix un « oui » c’est tuer notre conjoint(e). C’est l’empêcher d’exister pour ce qu’il/elle est.

Bref, reconnaître le droit de l’autre d’exister, c’est entrer dans l’échange plutôt que persévérer dans un monde de dictature. Donner de la place au conjoint c’est faire preuve d’ écoute et accepter ses besoins.

  2) Comprendre l’origine de notre aversion pour le « non »

Ici, c’est Jacques Salomé qui nous éclaire. Il nous aide à comprendre pourquoi nous avons autant de mal à encaisser un « non ». D’après ce spécialiste de la communication, notre difficulté à dire non aujourd’hui à est étroitement liée à notre relation avec nos parents. En fait, ce n’est le nous d’aujourd’hui qui boude au moindre non. C’est le petit enfant en nous.

On grandit avec la croyance que la personne aimée est dévouée à l’image de maman.

Jacques Salomé nous invite à repenser à la relation de la mère et de son enfant. Non, on ne va pas mettre la faute sur maman, quoique… En fait, la mère prend soin du bébé, puis du petit garçon ou de la petite fille que nous étions. Sans maman et papa, on ne survit pas. La mère répond aux besoins de son enfant qui ne peut pratiquement rien faire par lui-même ( à part baver et casser tout ce qui ose s’aventurer sur son passage). Maman est au petit soin. Elle se dévoue. L’enfant grandit, et son cerveau se développe.

Deux équations qui font de nous des allergiques au refus.

L’enfant intègre le fait que sa mère (ou son père) fait tout pour sa personne. En tant que petit garçon ou petite fille, nos parents sont nos premiers amoureux. Alors quand on est dans une relation amoureuse, on a deux équations en tête:

  • mon/ conjoint(e) m’aime: il/elle fait tout pour répondre à mes besoins
  • mon/ma partenaire ne répond pas et s’oppose à mes besoins: il/elle ne m’aime pas.

Ou alors, quand notre partenaire dit non, il nous arrive de dire « mais qu’est-ce que j’ai fait pour mériter si peu de soutien »?. On s’interroge sur la faute commise. Le refus apparaît comme une punition.

On pense à l’enfant qui se fait punir par sa mère. En guise de punition, maman refuse quelque chose à son enfant. Du coup, se faire dire non par notre partenaire nous pousse à culpabiliser. Pourquoi? Parce que nous avons certainement déçu ou fait du mal à maman notre conjoint(e).

Wow, c’est fou tout ça… de se dire qu’il y a en nous un enfant qui attend qu’on l’assiste comme maman ou papa le faisait. A l’intérieur de nous, il y a un enfant qui attend les pieds croisés qu’on s’occupe de lui. On peut donc dire que ce n’est pas vraiment le nous d’aujourd’hui qui est aux commandes, mais bien le petit garçon ou la petite fille en nous…

Quand pensez-vous? Personnellement, je trouve qu’être conscient de ça, c’est être en mesure de prendre du recul face au refus de notre partenaire. Face au « non », nous pouvons écouter l’enfant en nous. L’enfant demande assistance parce qu’il est dans l’impossibilité physique et intellectuelle d’agir seul. Mais le nous adulte a les moyens de se débrouiller même si notre conjoint(e) ne peut pas nous aider…

3) Déplacer notre attention sur le besoin de notre partenaire

  • La solution pour éviter la guéguerre: s’ouvrir au besoin de l’autre , cessez de n’écouter que le nôtre.

Il y a une crise dans le couple parce chacun prône et défend son besoin violemment. Les deux partenaires considèrent que leurs besoins respectifs ne sont pas pris en considération. Imaginons: nous demandons, et nous recevons un joli non. On est en conflit parce que l’autre ne veut pas honorer notre demande. L’autre défend ses positions fermement. Pourquoi ? Parce que l’autre se fruste par notre insistance et de nos reproches déplacés.

C’est insupportable de se sentir forcer par quelqu’un qui se fiche pas mal de notre disponibilité. Bref, la crise dans le couple intervient quand un des partenaires ne veut pas se plier à la dictature. La tension monte et le dialogue n’est plus possible.

  • La phrase secrète qui mène à l’acceptation

En fait, quand nous recevons un non, n’oublions jamais d’avoir en tête la fameuse phrase de Thomas d’Asembourg  » à quoi l’autre dit oui quand il me dit non? ».

Parce que oui, le monde ne tourne pas juste autour de nous. Le problème quand on est en couple, c’est qu’on à tendance à oublier que ce qui fait le NOUS, c’est TOI + MOI. Bien que nous est fait de projets communs, TOI et MOI sont deux personnalités distinctes avec des besoins distincts.

Quand on se demande ce à quoi l’autre dit oui quand il/elle nous dit non, nous nous orientons vers l’écoute et la compréhension, et donc vers l’acceptation.

Finalement,

On parvient à accepter le non quand on réalise le triste régime de dictature que nous voulons imposer. L’adulte que nous sommes est en mesure de faire face au non, et cela, même si le petit enfant en nous n’est pas rassuré. Finalement, comprendre que notre conjoint(e) dit oui à un de ses besoins quand il nous dit non, c’est finalement être en mesure d’accepter le refus.

À vous de participer à la conversation!

Avez-vous du mal à accepter un refus de la part de votre partenaire? Comment gérez-vous la situation?

4 commentaires

  1. Merci pour ces quelques mises au point. Il est vrai que quand quelque chose ne va pas on a tendance à se recentrer sur nous-même et soudain plus rien n’existe que notre petite personne… et c’est essentiel de se rappeler que non, dans une relation on est deux! Après il est certains que le fait de se mettre à la place de l’autre et d’accepter qu’il/elle fasse passer ses besoin avant celui du conjoint est acceptable s’il y a donnant-donnant, si on sait qu’on a une place claire dans la relation et qu’on ne passe pas à la trappe à chaque fois.
    Ma situation actuelle elle celle d’une relation à distance sur 9 mois jusqu’ici où on se voit selon la cadence de 2 à 3 fois par mois sur un week-end. Ce qui jusqu’ici allait plus ou moins, surtout par respect de lui, qui est très occupé et qui ne veux pas dire à sa famille qu’il est avec quelqu’un pour des raisons qui ne sont pas très claires. Du coup cet été, sachant que les 2 on est en vacances en août j’ai naïvement pensé qu’on passerait plus de temps ensemble, et chaque fois que des projets se pointaient pour août je disais que d’abord fallait que je voie avec lui pour éviter qu’on se rate. Là dessus, j’apprends qu’il ne sera pas là pour la fête de mes 30 ans parce qu’il part en virée à Londres avec des collègues de boulot… Et là j’ai réalisé qu’il s’organise des vacances sans me consulter, pas pour avoir ma « permission » mais simplement pour me le dire et pour qu ‘on puisse s’organiser nous. Et finalement il part aussi avec sa famille deux semaines… plus sa virée à Londres… et toujours pas de projet avec moi. Tout ça en sachant qu’il ne roule pas sur l’or et que pragmatiquement je pense pas qu’il aura de budget vacances pour moi. Donc oui, là je revendique mes besoins parce que je pense qu’avec la distance en plus il faut pas juste dire que c’est pas grave et que tout va bien. Et que respecter ses besoins c’est une chose, mais que concrètement la question là, c’est plus les vacances, c’est surtout quelle place j’ai finalement dans cette relation. Bien que je suis très consciente que la tension est en train de monter et que d’un petit couac tout d’un coup c’est une montagne qui se dresse. Je comprends bien que lui ne voie pas très bien comment on en est arrivé là et qu’évidemment le dialogue risque d’être difficile. Mais je pense que c’est bien qu’il comprenne que la communication c’est quand même essentiel! Et que s’il fait des vacances sans moi, ben au final c’est très bien, mais qu’il le dise, comme ça moi aussi je m’organise de mon côté et j’arrête de penser qu’on va enfin passer du temps ensemble. Puisqu’au final c’est pas le cas ou juste comme d’habitude, sur 1 ou 2 week-end et que là je suis surtout triste et déçue plus que fâchée.

    Voilà, donc merci pour votre article, ça m’a aidé à remettre le centre au centre et qu’effectivement, il faut aussi que j’écoute ce qu’il a à dire parce que je pense pas qu’il a fait exprès et je crois qu’il ne comprend simplement pas pourquoi je réagis si mal. Là encore, la distance n’aide pas et parler de ça par mail est définitivement une mauvaise idée… Mais je vais m’accrocher et on va mettre les mots dessus parce que je pense que malgré tout cette relation en vaux la peine, il faut juste qu’on s’en donne les moyens.

    Meilleures salutations.

    1. Bonjour!

      Merci pour ton commentaire. Tu as raison, il vaut mieux établir dès le début une bonne communication. Il faut communiquer nos besoins et nos attentes. Dans la tête de l’autre, ce n’est jamais comme nous supposons! Il faut cesser de supposer que l’autre pense comme nous, ou qu’il pense tout simplement.

      Comme on le dit, nous sommes déçus parce que nous avons des attentes. Alors, n’attendons plus, disons clairement à l’autre ce dont nous avons besoins. Je comprends ta déception. Il n’a pas dédié des jours pour votre couple pour les vacances. Je serais triste également. Mais, cette fois-ci, tu as raison de laisser une chance. Tu as raison d’être de bonne foi et d’établir une meilleure communication pour ne pas vous manquer la prochaine fois!
      A bientôt!

  2. Bonjour,
    Merci pour cet article très pertinent. Est-ce possible qu’il soit difficile d’entendre « non », car cela arrive trop souvent et que cela crée un déséquilibre entre les besoins de chacun? En d’autres mots, est-ce possible qu’un partenaire soit trop centré sur ses propres besoins?

    1. Bonjour Jesslie,
      est-ce que tu peux partager des exemples de « non » de ses besoins au profit des tiens?
      de quel genre de besoin il s’agit ?

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