Savoir écouter son/sa conjointe: les 10 conditions selon Carl Rogers

Le manque d’écoute est souvent la cause de séparation de bien des couples. Et oui, savoir écouter, c’est éviter bien des conflits. C’est aussi éviter que les partenaires s’éloignent l’un de l’autre.  Mais oui, peu de partenaires s’écoutent vraiment. En fait, on CROIT savoir écouter l’autre. Ici, nous ne voulons pas que notre partenaire trouve meilleur(e) confident(e) ailleurs. Pour cela, revoyons ensemble les principes d’une vraie écoute.

L’importance de savoir écouter son/sa conjoint(e)

Savoir écouter est souvent ce qui manque cruellement aux couples en crise. D’une façon ou d’une autre, si notre partenaire nous lance « tu n’as jamais su me faire plaisir », « tu comprends jamais rien, « tu n’es jamais là quand j’en ai besoin », ou encore « tu ne me connais pas vraiment », c’est sans doute que nous pouvons améliorer notre écoute.

L’objectif de l’écoute

L’objectif de l’écoute est de reconnaitre les besoins de notre conjoint(e). On pense souvent que si un partenaire amoureux n’est pas heureux dans la relation de couple , c’est parce que nous ne satisfaisons pas ses besoins. Même si les accusations de notre partenaire nous le fond croire, c’est faux. Pourquoi?

De nombreux spécialistes dont Jaques Salomé explique que ce qui fait véritablement la souffrance de notre conjointe(e), c’est le sentiment de n’être ni écouté(e) ni compris(e). L’enjeu de l’écoute est donc de parvenir a mettre le doigt sur le besoin précis de notre conjoint(e) et de nommer ce besoin. Le but est de reconnaitre ce que vit et ressent notre partenaire.

Ouf, un poids en moins sur nos épaules. Savoir écouter n’implique donc pas que nous résolvons le problème de notre partenaire, ouf.

De plus ce ne serait pas juste de se sentir responsable des besoins de notre conjoint(e). D’abord parce que ce n’est pas toujours à nous que revient la responsabilité de répondre au besoin de l’autre. Parce qu’il se peut que le besoin de l’autre n’ait pas de solution. Sans être égoïste pour autant, nous avons nous même nos propres besoins a gérer.

Pourquoi avons-nous autant de mal à cerner l’exact besoin de notre conjoint(e)?

Nous pouvons répondre que c’est de sa faute si notre conjoint(e) n’est pas capable d’exprimer clairement ses besoins. C’est vrai, il arrive que notre conjoint(e) soit vague au sujet de ses attentes. Pour surmonter ce défaut, pourquoi pas inviter notre partenaire à oser davantage demander clairement les choses. Mais, dans une situation de couple en crise, il y a la peur de la confrontation et la peur de blesser. Dans cette situation de couple en crise, notre partenaire est souvent peut enclin à nous demander les choses, voir à  nous parler de ce qui ne va pas. De surcroit si notre couple est en prise à des conflits, nous ne devons pas négliger l’écoute…

Quand écouter

On doit comprendre que savoir écouter, c’est utile pour 100% de nos échanges! Pourquoi? Parce que dernière les mots de notre conjoint(e), il y a l’expression d’un besoin. Quand notre partenaire s’adresse à nous, il a trois types de besoins.

  • Le besoin de fantaisie. C’est un besoin non-urgent dans l’immédiat. Notre conjoint(e) est dans l’attente d’une attention particulière. L’attente peut-être de recevoir de notre part un massage ou des fleurs, par exemple.
  • Le besoin d’assistance. L’autre nous fait part d’une situation insatisfaisante dans laquelle il/elle se trouve. En fait, notre partenaire attend de nous que nous apportons la solution appropriée.
  • Le besoin de reconnaissance. L ‘autre a besoin de se dire. Il veut que nous comprenons qui il/elle est. Il/elle veut que nous reconnaissons son authentique personnalité. Plus que cela, à travers son discours, notre partenaire espère résoudre un malaise existentiel en parvenant à répondre à  la question « qui suis-je? ».

De façon générale, il y a deux moments ou nous devons sérieusement écouter:

  • Lorsque notre partenaire veut nous parler d’une réflexion profonde (remise en question, grande déception, profond malaise etc.)
  • Toutes les autres fois ou l’autre vous parle.

N’oublions pas que nous sommes une majorité à rechercher ailleurs ce que nous n’avons pas dans le couple.

Petit rappel à avoir toujours en tête…

Pour la grande majorité des conjoints et conjointes, nous passons énormément de temps à l’extérieur du couple. Nous sommes au travail. Après le travail, nous sommes sur la route. Et puis, même les week-end, ce n’est pas toujours évident d’être deux. Il y a ces instants que nous partageons avec nos parents respectifs, nos frère(s) et soeur(s). Il y a aussi nos enfants quand on en a. Qu’est-ce qu’il y a d’autres… sans doutes les longues heures ou nous sommes dans les bras de Morphée. Bref, au final, même si nous vivons ensemble, nous sommes rarement ensemble en comparaison de notre emploi du temps.

Pourtant, le stresse de la vie nous assaille de tous les bords… Heureusement, la vie nous offre sont lots de bonnes choses aussi. Pour tout ça, nous sommes heureux quand à la maison, une oreille attentive est au rendez-vous…

Savoir écouter en 10 conditions

Ce que nous voulons, c’est d’être en mesure de comprendre le besoin exact de notre partenaire afin de pouvoir reconnaitre ce qu’il ou elle vit. Pour y parvenir, je vous propose les 10 conditions d’une écoute active de Carl Rogers.

1. Exclure ses propres idées préconçues et toute tentative d’interprétation

En fait, laisser la place à nos idées préconçues c’est réduire notre écoute.

  • Nous devons mettre de côté notre vision des choses pendant que notre conjoint(e) nous parle. Nous pensons « il/elle traite d’un sujet dont j’ai déjà réfléchit. J’ai déjà mon avis la dessus. » Au final, nous ne jugeons pas l’écoute nécessaire. Donc, nous nous désengageons de l’écoute. Par exemple, on se met à penser au souper du soir pendant que l’autre nous parle, tout en sachant ce que nous allons lui répondre. On parvient à se retirer de l’écoute discrètement mais notre conjoint(e) peut s’en rendre compte. Et, là , ça va mal aller!
  • A réfléchir pendant que l’autre nous parle, nous sommes davantage centrés sur nous que sur notre partenaire. Nous nous concentrons sur ce que nous pensons ou sur ce que nous allons donner comme conseil. Même si nous croyons capter son message de manière optimale, ce n’est plus le cas. Nous ne l’écoutons plus vraiment, nous sommes dans la réponse. Pourtant notre partenaire n’a pas fini son message!

2. Adopter une attitude physique de disponibilité

  • Autant que possible, nous devons toujours être en mesure de prêter une oreille attentive à notre conjoint(e). Quand il/elle entame une discussion banale ou une profonde réflexion, la meilleure chose à faire reste d’arrêter tout autre activité. Oui, nous devons arrêter tout ce que nous faisions. C’est une marque de respect pour l’autre. C’est une manière non verbale d’exprimer que ce que tu as a dire mérite toute mon attention, donc j’arrête tout et je t’écoute. En même temps, cela évite d’être distrait et notre écoute est optimale.
  • Quand notre partenaire s’adresse à nous, nous devons autant que possible être tourné(e) vers lui/elle. C’est un signe que nous sommes dans l’écoute.

Mais bon, dans cette société ou le temps nous est compter, il est vrai qu’il est super pratique de savoir faire au moins deux choses en même temps. Personnellement je parle parfois à mon conjoint pendant qu’il est occupé. Le message ne passe pas aussi bien que si nous étions yeux dans les yeux, j’avoue.

Par exemple, une femme peut parler à son homme pendant qu’il fait la cuisine. Mais vous savez, il faut déjà de l’attention pour ne pas se couper les doigts en hachant les oignons.

Bref, écouter l’autre en s’évertuant  à autre chose comprend des risques. Votre partenaire va penser que vous êtes ailleurs, et que ce n’est pas le moment. Votre partenaire peut également se dire que vous ne voyez pas l’importance d’arrêter votre activité pour l’écouter.

3. Laisser notre partenaire s’exprimer sans l’interrompre.

Dans les plus banals échanges de tous les jours, quand notre partenaire nous adresse la parole, faisons attention à toujours laisser l’autre finir sa phrase. Plus que ça, soyons même certains qu’il ou elle n’ait plus rien à ajouter. Pas besoin d’en faire des tonnes pour ça. L’expression de son visage nous indique tout de suite s’il ou elle n’a plus rien à dire. 

Au cours d’une confidence de la part de notre partenaire, on pense souvent qu’il est normal d’en placer une à notre tour. Après tout, c‘est ça dialoguer, non ? Interrompre l’autre, ce n’est pas savoir écouter. Personne n’aime qu’on lui coupe l’expression de ses propres sentiments. Nous interrompons l’autre dans une de ses tentatives de nous livrer une part de lui/d’ elle.

Ce moment de délivrance est à votre partenaire, non le nôtre. Nous l’interrompons en plein cheminement de sa pensée. Résultat, votre partenaire perd le fil et manque une occasion d’approfondir sa connaissance de lui-même/d’elle-même. Nous le/la coupon? Notre conjoint(e) se dit que ce qu’il ou elle a à dire n’est pas n’est pas assez intéressant et que nous avons mieux à proposer.  Bref, votre partenaire se sent blessé(e). 

savoir-ecouter

4 . Le questionner, questions ouvertes .

Surtout dans une situation de couple en crise, notre partenaire peut avoir une certaine tendance au mutisme.

S’il ou elle dit : « j’en ai plus que marre du bordel dans la maison »

Au lieu de répondre « il n’y a pas que toi qui en a marre », nous proposer:  » Qu’est-ce que nous pouvons faire pour que ça soit plus confortable chez nous? »

5. L’inciter à préciser le cours de sa pensée, lorsqu’elle est imprécise ou trop générale.

Notre partenaire n’est pas vraiment explicite ? Nous devons l’inviter à être plus clair.

Par exemple.

Elle: Je déteste faire la machine

Lui: Tu détestes faire la machine, c’est à dire ? Ca te plairait de la faire moins souvent?

Surtout, éviter de répondre par « Ah oui, mais on ne fait pas tout ce qu’on veut dans la vie ». C’est une réplique suicidaire. Ca fait même partie des choses à bannir de nos conversations de couple. D’abord, ça frustre notre conjoint(e). Ensuite, notre partenaire comprend par la que ses états âmes passent loin derrière l’importance d’avoir du linge propre pour la semaine.

6. Lui donner de nombreux signes visuels et verbaux d’intérêt.

Si on ne peut pas parler pendant que l’autre parle… On peut quand même faire des petits bruits! Pour inviter notre partenaire à poursuivre l’expression de ses sentiment ou son cheminement de pensées, nous devons utiliser notre communication para-verbale. Nous lui prouvons que ce qu’il/elle nous dit nous intéresse grâce à un contact visuel permanent. Nous plaçons des « hum hum », des « d’accord » pour témoigner de l’attention que nous accordons à ce que dis notre conjoint(e).

7. Reformuler ses propos avec ses propres termes, puis avec les nôtres

Ne faites jamais l’erreur de faire semblant d’écouter. Ceux qui font semblants sont rapidement repérables. Et puis, nous tenons rancune à tel point que nous avons du mal à vouloir nous confier davantage. En plus, il arrive que celui ou celle qui se confie nous questionne discrètement pour vérifier de notre bonne foi. Gare à nous si nous répondons à coté de la plaque.

Pour être sûr(e) d’avoir bien compris, reformulons les propos de l’autre. De cette manière, vous vous assurez de comprendre le message mais pas seulement. Savoir écouter, c’est également démontrer à votre partenaire que nous portons une attention particulière à son problème ou à ses sentiments.

8. Pratiquer des silences

Les silences sont une aide pour notre conjoint(e). Grâce au silence, l’autre est en mesure de vérifier si son besoin est véritablement exprimer. C’est une occasion pour lui ou elle de comprendre si ce qui est dit correspond à son ressenti. Si ce n’est pas le cas, notre partenaire est en mesure de clarifier ce qu’il ou elle veut exprimer.

Pour celui qui écoute, il n’y a que du bon au silence. Notre conjoint(e) réajuste ses propos. Nous cernons mieux sont besoin en même temps! Donc… chut.

9. Témoigner de l’empathie

Faire preuvre d’empathie invite notre partenaire à poursuivre l’expression de son besoin et ses sentiments. Notre conjoint comprend que ses émotions sont acceptées et reconnues. Parce que nous ne nous opposons pas, nous ne jugeons pas.

10. Rester neutre et bienveillant.

Mais qu’arrive t-il si je ne suis pas du tout d’accord avec mon/ma conjoint(e)? Le besoin de notre partenaire n’est pas que nous adhérons à son raisonnement mais que nous entendons son besoin. L’autre à besoin que nous soyons conscient de son mal-être par exemple. Le but ici n’est pas d’être d’accord avec l’autre. Reconnaitre son mal-être, c’est reconnaitre son besoin. C’est reconnaitre que l’autre existe.

Dans le cas d’une profonde réflexion, l’autre veut simplement une écoute attentionnée qui lui permette d’exprimer un ressenti. Aucun conseil de notre part ne peut l’aider. Ce n’est pas ce que l’autre recherche. Notre partenaire veut simplement comprendre ce malaise qu’il ressent en lui. Pour se faire, il nous utilise. On peut dire ça comme ça. Il pourrait tout aussi bien parler devant un miroir. Mais parce que l’autre nous aime, il/elle nous fait confiance pour être aussi attentif et tolérant qu’un miroir justement.

Et puis, redisons-le,  contredire notre conjoint(e), c’est interrompre son propre cheminement de pensez. Contredire l’autre c’est l’empêcher de faire ses propres découvertes sur lui-même.

Au finale, avoir écouter, c’est:

  • Ne pas entretenir des idées préconçues.
  • Ne pas réfléchir pendant que mon partenaire me parle.
  • Ne pas juger.
  • Ne pas être à la recherche de solutions.
  • Ne pas interrompre son/sa conjoint(e) lors de banals échanges comme lors de ses réflexions profondes.
  • Ne pas donnerson avis. Même si quelque chose de brillant nous passe par la tête, abstenons-nous.
  • Ne pas faire part de notre expérience ou de nos propres sentiments sur le sujet de réflexion.
  • S’assurez d’avoir bien compris en reformulant les propos de notre conjoint(e).
  • Cessez toute activité pendant que l’autre parle.
  • Laisser notre partenaire se recueillir pendant des moments de silence.
  • Avoir un contact visuel.
  • Avec le corps tournée vers notre partenaire.
  • Etre emphatique.

A vous!

Votre partenaire se plaint-il/elle que vous ne le comprenez pas ? Quel est votre plus grand défaut pendant l’écoute? Votre plus grande qualité?

 

5 commentaires

  1. Bonjour Agnès,
    Comme tu as raison, de nos jours, nous ne sommes jamais assez disponible pour écouter l’autre, car nous pensons toujours avoir quelque chose de mieux à faire, du moins que nous croyons plus important et nous ne nous rendons pas compte que l’important, il est dans l’instant présent, dans l’écoute de l’autre.
    Après tout respecter l’autre, c’est savoir et pouvoir l’écouter.
    Merci pour tes bons conseils.
    Bernadette

    1. Bonjour Bernadette, « l’important, il est dans le moment présent « , que de sagesse. J’ai lu que tu as connu des difficultés dans ta vie conjugale, ton expérience a du t’apprendre beaucoup de choses… En tout cas merci pour ton commentaire. Je viendrais sous peu découvrir les articles de ton blog. En attendant si je peux t’aider en quoique ce soit, fais-moi signe !

      1. Merci pour ta réponse Agnès.
        Maintenant que je connais l’existence de ton blog, je ne manquerai pas de venir lire tes articles que je trouve très intéressants et bien utiles.
        Bernadette

  2. Bonjour et merci pour cet article

    l’écoute est pour moi une chose très importante mais lorsqu’on arrive à cerner le contenu de son explication là c’est vraiment ce qu’il y a de mieux pour comprendre l’autre. je veux dire par cerner : son explication et que l’on peut ré-expliquer avec d’autres mots (je ne sais pas si je me fais comprendre ;)) En tout cas merci pour les conseils je vais lire les autres articles.

    Alexandre

  3. Bonjour Alexandre,
    tu as raison, comprendre précisément ce que l’autre veut dire c’est important. On fait une différence dans la vie de notre partenaire quand nous pouvons lui DIRE (en reformulant) que nous avons saisis son message. Merci pour ton commentaire et à très vite.

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