Savoir dire non à son/sa conjoint(e), ce n’est pas évident. Pour préserver la relation de couple, nous préférons faire plaisir. Et puis, nous ne voulons pas prendre le risque de déplaire. Surtout que notre partenaire prend mal les refus. Mais agir à contrecoeur à un prix, celui de notre bien-être. Comment savoir dire non tout en préservant l’harmonie du couple?
Dans une situation de couple en crise, nous avons souvent le pesant sentiment que nos besoins ne sont pas pris en considération. Nous avons le sentiment que notre bien-être est mis de côté dans la relation. Ce n’est pas que notre partenaire manque d’écoute.
Le problème vient plutôt de nous. Nous ne nous exprimons pas. Nous privilégions les besoins de l’autre. A ses désirs, nous avons le oui facile. Pourtant, nous pensons non. Les couples en crises négligent l’importance de savoir dire non. Pourtant se dévouer à contrecœur est source de frustrations.
Savoir dire non à son partenaire c’est élever la qualité de sa relation avec notre conjoint(e).
- Goutons au plaisir de nous affirmer. Soyons enfin nous-même dans la relation avec l’autre.
- Ne mentons plus à notre conjoint(e). Parvenons à une relation de couple authentique.
- Prenons soin de votre bien-être. Soyons épanouis au quotidien.
Heureusement, savoir dire non, ça s’apprend!
Pour savoir dire non…
Comprenons d'abord pourquoi notre oui est facile
- La peur du rejet
Nous avons grandi en pensant que l’amour se méritait. Nous avons appris que pour être aimé, il fallait être gentil(le). Il est normal qu’une foi adulte, nous ayons cette même croyance. Cette croyance nous pousse à toujours dire oui à notre partenaire. Nous disons oui, même si en vérité, nous pensons non. Mais comme il faut être gentil(le), nous mettons en sourdine nos propres besoins pour satisfaire ceux de notre conjoint(e). Jusqu’au jour où nous ressentons le besoin vital de nous mettre à dire non.
- La peur du conflit
Notre partenaire accepte difficilement les refus. Un jour, c’est un manque de dévouement. Un autre jour, c’est un signe d’éloignement. Un simple « non » suffit pour tuer l’ambiance. Pourtant, au fond, savoir dire NON à son/sa conjoint(e) c’est savoir dire OUI à soi. Mais ça, notre partenaire ne le comprend pas. Dans ce cas, pour ne pas gâcher la joie de l’autre et déclencher un conflit, nous faisons le nécessaire pour faire plaisir à l’autre, malgré nous.
A qui faisons-nous réellement du mal à ne pas savoir dire non ?
- Ne pas savoir dire non, c’est se faire du mal à soi-même
Contrairement à notre croyance, savoir dire non ne fait pas de nous des êtres mal-aimés et mal-aimables. Nous ne sommes pas égoïstes pour autant. Vous comprendrez ici que vous n’êtes pas égoïstes par le seul fait de dire non. En fait, la seule personne qui ressentira une profonde frustration, c’est celle qui dit toujours oui.
Celle qui dit oui sans compter se sent de plus en plus frustrée. La personne qui ne sait pas dire non fini par s’en vouloir a elle même de ne pas assumer sa personnalité et ses besoins. Nous sommes malheureux parce que nous ne nous occupons pas de notre propre bien-être.
- Ne pas savoir dire non fait mal à l’autre et à la relation
Nous sommes injustes envers l’autre parce que nous ne sommes pas vrais avec lui/elle. Même si notre partenaire réagit mal au non, cela ne veut pas dire qu’il/elle ne veut pas d’un couple authentique. Si le non perturbe notre partenaire, c’est parce qu’il/elle ne comprend pas notre refus.
Au final, dire non quand on veut dire oui va à l’encontre de l’épanouissement du couple. Nous sommes frustrés parce que nous ne nous affirmons pas. Nous sommes faux envers partenaire. Au final, où est l’authenticité dans la relation?
A partir d’un scénario, voyons comment nous pouvons dire un non qui soit accepter par l’autre.
Prenons comme Jacques Salomé, l’exemple d’un rapprochement intime. Un soir, un homme désire sa femme alors que celle-ci n’a pas envie de faire l’amour. Dans le lit, il se blottit contre elle et commence à la toucher. La femme se crispe et dit à son homme : « arrête s’il te plait, je n’en ai pas envie. » Réaction de l’homme? S’il ne tente pas encore un peu sa chance, il se frustre et tourne le dos à sa femme. La femme dit non à son mari. Mais la voila qui culpabilise devant le sentiment de rejet de son partenaire.
Une formulation non-violente pour exprimer un refus
Savoir dire non sans heurter la personnalité de notre conjoint(e), c’est possible. Osons désormais assumer notre refus sans craindre de nuire à la qualité de la relation.
1. Savoir dire non à la demande, non pas à la personne
De façon générale, nous considérons un non comme un affront personnel. Nous pensons, « si tu me dis non, c’est que tu ne m’aimes pas. C’est que notre relation n’est pas importante pour toi. C’est que je ne compte pas pour toi. » Mais en réalité, ce n’est pas notre partenaire que nous repoussons, mais sa demande.
Si l’autre réagit maladroitement à nos non, c’est parce que son ego est blessé. Pour faire accepter notre refus, Jacques salomé nous invite à « ne pas confondre la personne et le comportement. » Cela signifie que nous devons faire attention à notre manière d’exprimer notre refus. Notre partenaire doit comprendre une chose. Nous disons non au comportement attendu et non à sa personne.
Avec un non bien dit, l’homme et la femme se comprennent et s’endorment, sans aucune frustration. Mais il y deux maladresses de communication dans l’exemple de rapprochement intime décrite plus haut.
- Une erreur de communication non verbale, mais très explicite. La femme rejette les mains de l’homme.
- La deuxième erreur est verbale. La femme demande à l’homme d’arrêter. « Arrête s’il te plait » équivaut à « tu arrêtes, s’il te plait ». C’est lui qu’elle arrête. L’homme se sent personnellement rejeté.
Pour dire non à la demande et ne pas blesser l’ego du partenaire, le mieux est:
- D’employer le pronom personnel « je » pour exprimer son sentiment. Souvent, si nous commençant par tu, c’est pour se plaindre de l’autre.
- Savoir dire non c’est aussi faire attention au langage non verbal ( gestuel, expression du visage, ton de la voix…)
2. Faire appel au bon sens de notre partenaire
Pour ne pas être blessé(e) par notre refus, notre partenaire doit être assuré(e) que ce n’est pas à lui/elle que nous disons non. Il/elle doit comprendre que sa demande est en contradiction avec un de nos besoins.
- Notre conjoint(e) a besoin de saisir l’explication légitime de notre refus. Le manque d’informations de notre part conduit à l’exaspération, à la déception et à la frustration de notre partenaire. Pourquoi? Sans explication, notre partenaire considère qu’il s’agit d’un manque d’engagement et considération.
- Expliquer que la demande s’oppose à notre propre besoin. Tout partenaire est en mesure de bien réagir à un « non » s’il comprend pourquoi nous lui disons non. Dans le contexte d’une relation d’amour, l’autre est sensible à nos propres besoins. Si, à une demande de notre partenaire, nous répondons simplement « non », il ou elle va chercher à comprendre pourquoi.
Revenons au scénario de la tentative de rapprochement intime. L’homme est touché dans son orgueil quand sa femme lui demande de retirer ses mains et d’arrêter. Si la femme explique à son conjoint qu’elle est dans l’incapacité physique d’avoir une relation sexuelle, l’homme est plus enclin à accepter un refus. N’oublions pas que notre partenaire ne lit pas dans nos pensées.
Finalement, pour que notre non soi accepté naturellement par notre partenaire, voici une formulation non violente:
L’homme commence à caresser sa femme. Sans se crisper, la femme dit doucement à son mari:
« Chéri, la journée a été très dure pour moi. Il me faut absolument dormir autant que je peux ce soir pour être en forme demain. J’ai conscience de ton désir, mais je n’ai plus la forte physique de pour faire l’amour ».
A la place de l’homme, comprendrez-vous le refus de sa femme?
A vous !
Osez-vous dire non? Assumez- vous pleinement vos besoins?
Très bon article qui m’a donné quelques pistes. Je voulais simplement dire merci. Après des années (+20), je me suis rendu compte que je n’arrivais pas à dire non à ma femme. C’est aussi simple que cela. Et puis, après qu’elle a décidé de divorcer, elle a décidé de se faire une opération de chirurgie esthétique et m’a demandé de la lui payer (=5 fois mon salaire mensuel). J’ai tout bonnement accepté parce que je l’aime encore et que j’espérais encore qu’elle change d’avis. Puis j’ai compris que c’est tout le contraire. Je sais que je dois lui dire non, calmement mais fermement, précisément parce que je l’aime (c’est-à-dire que c’est « je » qui l’aime et ce « je » n’a pas à accepter sa demande). « Désolé chérie, je n’ai pas le budget pour cela. » C’est tout simple, mais ce n’est pas encore gagné pour moi. Même si je suis au pied du mur: 1) je n’ai pas les moyens 2) de toute façon, elle souhaite divorcer, donc ce serait quand même logique que ce soit elle qui se paye son opération, non ?
Tout cela a avoir avec l’histoire de chacun et je me suis très bien retrouvé dans toutes les raisons énoncées dans l’article. Je n’ai pas été moi-même avec elle par peur du rejet et par peur du conflit. Pendant plus de vingt ans. Résultat: je n’ai pas été moi-même et notre relation en a certainement souffert. Maintenant, j’essaie de recoller les morceaux. Comment, à 50 ans, apprendre à dire non sans violence ?
L’homme commence à caresser sa femme. Sans se crisper, la femme dit doucement à son mari:
« Chéri, la journée a été très dure pour moi. Il me faut absolument dormir autant que je peux ce soir pour être en forme demain. J’ai conscience de ton désir, mais je n’ai plus la forte physique de pour faire l’amour ».
A la place de l’homme, comprendrez-vous le refus de sa femme?
Si la réponse de cet homme est de nous accuser d’être égoïste, d’avoir l’intention de le quitter et refuser le refus, que peut-on faire ? Alors même qu’en plus de la fatigue, il y a des douleurs de polyarthrite qui s’y ajoutent ?
Merci d’avance,
Bonjour Agnès! Je suis nouvelle sur le site je me permets de te décrire la situation que je vis depuis bientôt 10 ans .Nous avons des voisins que je qualifierais d’abusifs ..manipulareurs ..profiteurs car mon mari qui leur rend services aprés services sans jamais un sou ne leur dis jamais non.Mais depuis la semaine derniere madame l’épouse du voisin a fait deborder le vase car ele aussi ne se gêne pas pour demander des services à mon dévoué mari 46 ans de mariage …. genre se faire reconduire à
l’hôpital…chez la coiffeuse…venir piger dans notre jardin..lui ramasser son courrier…etc..etc…J’ai fini par craquer au point ou je ne rèponds plus à leurs appels télephoniques fréquents..j efface leur numéro quand je peux..je n’en peux plus .mon mari me dit jalouse..moi, je suis tannée de cela..mon mariage achève.. Que me conseillez-vous?Merci, Huguette